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Se laisser guider par le hasard, aller au gré des images, des ruelles, des sentiers et des rencontres. Ouvrir les yeux, le coeur et l'esprit.

Où en est le Darfour

Il y a quelques jours un séisme ravageait une région déjàtrès durement touchée par le passé, l'Indonésie.

Cette catastrophe naturelle me conduit à penser à d'autres catastrophes humanitaires et humaines. Le Darfour en particulier dont on ne parle pas, qui est censé être résolu depuis le mois de janvier après la signature d'un accord entre les partis belligérants.

Et pourtant, après environ 1,5 million de morts et quatre millions de déplacés et près de six mois après l'accord où en est-on? Au même point humanitaire!

Je laisserai la parole à des personnes bien mieux informées que moi
:

RAPPORTS DU SECRETAIRE GENERAL
SUR LE SOUDAN
DECLARATION DU PRESIDENT
DU CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES

(New York, 11 mai 2006)

Le Conseil de sécurité se réjouit de l'accord conclu le 5 mai 2006 dans le cadre des pourparlers de paix intrasoudanais, qui est la base d'une paix durable au Darfour ; il félicite les signataires de l'accord ; il remercie de leurs efforts M. Sassou Nguesso, président de la République du Congo, M. Obasanjo, président du Nigeria, qui a accueilli les pourparlers, et M. Salim Ahmed Salim, Envoyé spécial de l'Union africaine et négociateur en chef ; il demande à toutes les parties de respecter les engagements qu'elles ont pris et de mettre sans retard l'accord en application ; il demande instamment aux mouvements qui ne l'ont pas fait de le signer sans plus tarder, en leur faisant valoir les avantages qu'ils y trouveront et qu'y trouvera le peuple du Darfour, et de n'empêcher en aucune façon la mise en œuvre de l'accord ; il se félicite de la prochaine réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, le 15 mai 2006.

Le Conseil félicite l'Union africaine du succès remporté dans des circonstances difficiles par sa mission au Soudan, la MUAS ; il souligne la nécessité de renforcer d'urgence celle-ci, comme il est indiqué dans les conclusions du rapport de la Mission d'évaluation conjointe qui a eu lieu du 10 au 20 décembre 2005, afin qu'elle puisse soutenir la mise en œuvre de l'Accord de paix sur le Darfour en attendant le déploiement d'une opération des Nations unies ; il demande au Secrétaire général et à l'Union africaine d'organiser au plus tôt une conférence pour les annonces de contributions ; il invite instamment les Etats membres et les organisations internationales et régionales à prêter leur concours à la MUAS par tous les moyens possibles.

Le Conseil souligne que le Secrétaire général devrait se concerter conjointement avec l'Union africaine, en consultation étroite et permanente avec le Conseil de sécurité et en coopération et consultation étroites avec les parties aux pourparlers de paix d'Abuja, dont le gouvernement d'unité nationale, concernant toutes les décisions relatives à la transition vers une opération des Nations unies ; il attend avec intérêt de recevoir du Secrétaire général, dès que possible, le plan que propose celui-ci pour monter une opération des Nations unies au Darfour ; il demande à cet égard au gouvernement d'unité nationale de faciliter le séjour au Darfour d'une mission d'évaluation technique commune de l'ONU et de l'Union africaine ; il invite le Secrétaire général à consulter d'urgence les pays qui pourraient fournir des contingents militaires sur les moyens nécessaires à une opération des Nations unies ; il insiste sur le fait qu'une telle opération doit avoir un fort caractère africain et une forte participation africaine ; il demande aux organisations régionales et internationales et aux Etats membres de fournir à l'opération des Nations unies toute l'assistance possible.

Le Conseil se déclare profondément préoccupé par la dégradation de la situation humanitaire au Darfour ; il se félicite de la présence sur place du coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, Jan Egeland ; il se déclare profondément préoccupé par le déficit du financement humanitaire ; il invite instamment les Etats membres à fournir un surcroît de ressources ; il demande à toutes les parties soudanaises de respecter la neutralité, l'impartialité et l'indépendance des agents de l'aide humanitaire./.


De retour d'une visite sur le terrain au Soudan et au Tchad, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Jan Egeland, a appelé, lors d'un exposé au Conseil de sécurité, à renforcer d'urgence la Mission de l'Union africaine et le financement des secours humanitaires.

« Les prochaines semaines seront absolument cruciales pour des millions de personnes dans la région. Avec la signature de l'accord de paix sur le Darfour, avant mon arrivée au Soudan, il y a enfin un véritable espoir. Mais l'on risque aussi d'entrer dans une spirale qui précipitera des millions de personnes au fond des abysses », a déclaré aujourd'hui Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, dans un exposé au Conseil de sécurité.

Face à cette perspective, Jan Egeland a appelé à mettre en oeuvre l'accord de paix et à y rallier ceux qui ne l'ont pas signé, renforcer immédiatement et substantiellement la Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS), prendre des mesures concrètes pour accélérer la transition vers une opération des Nations Unies et garantir le financement et la sécurité des secours humanitaires apportés à plus de trois millions de personnes.

Concernant le renforcement de la MUAS, Jan Egeland a plaidé pour un appui urgent, alors que les « courageux membres de la Mission n'ont pas été payés depuis deux mois ».

Le Conseil de sécurité a adopté mardi dernier une résolution donnant une semaine au gouvernement du Soudan pour accepter une mission d'évaluation pour le déploiement force des Nations Unies dans la région du Darfour qui remplacerait l'actuelle force de l'Union africaine (dépêche du 16.05.06).

S'agissant des restrictions à l'accès des secours humanitaires, Jan Egeland a indiqué que « le ministre des Affaires humanitaires du Soudan et le vice-président l'avaient assuré que le moratoire sur le Darfour serait mis en oeuvre » et que « les procédures imposées aux organisations humanitaires devaient êtres claires et prévisibles ».

Le gouvernement soudanais a récemment pris des engagements pour atténuer les effets d'une loi restrictive au regard des organisations non gouvernementales (ONG), que le Secrétaire général adjoint avait mis au rang, avec les autres « obstructions » mises en place par les autorités, de « cauchemar orwellien de restrictions bureaucratiques sans fin qui entravent intentionnellement, et avec succès, la capacité à aider ceux qui sont dans le besoin » (dépêche du 4.05.06).

Jan Egeland a indiqué que le vice-président avait déclaré publiquement l'intention du gouvernement de garantir un plein accès humanitaire au Darfour », ajoutant que les ONG avaient été invitées à Khartoum à contribuer à l'élaboration des décrets d'application de la loi qui restreint leurs activités.

« Je prends pour acquis que les visas et permis de séjour continueront d'être valides jusqu'à la fin du mois de janvier 2007 », a-t-il souligné, plaidant pour la levée des restrictions en particulier des secours à destination de l'Est du pays.

A propos de la poursuite du financement du programme d'assistance humanitaire, « un certain nombre de nouvelles contributions ont réduit le déficit de financement pour le Darfour de 80% à 60% », a dit le Secrétaire général adjoint.

Cela signifie que le Programme alimentaire mondial (PAM) pourra réduire dans une proportion moindre que prévue les rations aux réfugiés, grâce à des dons généreux des Etats-Unis, une promesse de dons de la Commission européenne et une contribution sous formes de céréales de la part du gouvernement soudanais.

« C'est la première contribution du gouvernement soudanais à un appel des Nations Unies depuis le début de la crise du Darfour, ce qui lance un signal important », a dit Jan Egeland.

Mais le PAM aura encore besoin de 53.000 tonnes de céréales de septembre à octobre pour couvrir la « saison maigre ».

Au total, a dit Jan Egeland, qui est Coordonnateur des affaires humanitaires, les Nations Unies font toujours face à un déficit de 389 millions de dollars pour le Darfour seulement.

Espérant que le gouvernement soudanais saura combler certains manques tels que le paiement des salaires des enseignants, le Coordonnateur a rappelé qu'il avait approuvé l'affectation d'une somme de 21 millions de dollars du Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) pour couvrir les besoins les plus urgents qui ont découlé de la dernière vague de déplacements des populations.

Quelque 983 millions de dollars manquent toujours au Plan de travail 2006 pour l'ensemble du Soudan, a-t-il aussi précisé. Plusieurs secteurs vitaux ont reçu moins de 20% des sommes demandées. Quant aux programmes humanitaires dans le Sud-Soudan, ils ne sont financés qu'à hauteur de 17%.

Il a donc lancé un appel aux donateurs qui ont fait des contributions moindres que l'année dernière ainsi qu'aux pays de la région du Golfe.

Abordant la situation au Tchad, le Coordonnateur a souligné que dans l'est du pays, les attaques contre le personnel humanitaire et les populations civiles sont au moins aussi graves sinon pires qu'au Darfour. Toutes ces attaques sont menées en toute impunité, a-t-il dénoncé, ajoutant que les institutions des Nations Unies et les ONG ont été forcées de réduire leur personnel et leurs programmes dans de nombreuses zones.

Seulement 25% des 179 millions de dollars demandés ont été débloqués. Le Coordonnateur a dit attendre des donateurs des contributions supplémentaires pour l'opération au Tchad.

Toujours à propos de l'est du Tchad, il a attiré l'enrôlement forcé par les divers groupes armés des réfugiés et les personnes déplacées, y compris des enfants. Cela, a-t-il averti, compromet le caractère civil et humanitaire des camps et accroît leur vulnérabilité aux attaques.

Les réfugiés et les personnes déplacées sont aussi menacés par les attaques des milices et des rebelles et par une totale absence d'autorité dans la région. Au moins 13 000 personnes ont fui le Tchad vers le Darfour, au cours des dernières semaines, a dit Jan Egeland, qui a anticipé une dégradation de la situation.


A cela s'ajoute la Tchétchénie, guerre sur laquelle est jeté un voile pudique au nom de la non ingérence. Il s'agit pourtant bien d'un pays souverain détruit par la Russie.
La Somalie, un conflit qui s'éternise et dont on ne parle plus depuis que les américains en sont partis assez lamentablement (pas assez télégénique).
L'Afghanistan, l'Irak (ça on sait...)

La liste est encore longue, NE LES OUBLIONS PAS dans notre "confort" quotidien!
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L
coucou,l'histoire del l'humantaire est noble, mais pourquoi quand on parlede Tsunami, ou de lieux avec des intrèrets (...)il y a tant d'argentqui bouge et quand on parle de Somalie, Bengala, Zaïre,....personne, ou très peu de monde?!Les "oubliés",ceux qui....c'est trop tard,ils sont déjà mort?!!
Répondre
A
Je n'ai qu'une seule réponse à apporter: l'intérêt.La question est : "qu'est-ce que ça va rapporter?". Je ne crois pas à la philantropie et à l'altruisme des multinationales. Lesquelles sociétés, à l'abri derrière la mondialisation, déplacent les "gouvernements pions" sur l'échiquier de l'intérêt.Alors que sont quelques milliers (bon allez quelques millions) de morts (et en plus ce sont des pauvres) face au profit?Je ne suis pas cynique, simplement réaliste.