21 Mai 2006
Après les lessives aux enzymes qui lavaient « plus blanc que blanc » des années 70 (technologie mal maîtrisée) et lesquelles avaient aussi, en leur temps, fait de nombreuses victimes (allergies, quelques décès…); voici venu le temps des nanotechnologies et son cortège d’heureux (pour la plupart, ça marche) et de malheureux (pour eux ça ne marche pas du tout et c’est parfois même mortel).
Nano vous avez dit nano (milliardième de mètre)
C'est le premier scandale pour un giga problème au sujet de nanoparticules.
En Allemagne, un nettoyant ménager à base de nanoparticules a été précipitamment retiré du marché.La première alerte sanitaire au monde impliquant l'univers complexe des nanotechnologies: lancé en Allemagne à grand renfort de publicité, le nettoyant ménager pour salle de bains Magic Nano devait révolutionner la vie des ménagères en projetant sur le carrelage un film invisible capable de repousser la saleté et les bactéries. Las! Ce produit miracle a été retiré précipitamment des magasins, après avoir déclenché des phénomènes de détresse respiratoire chez 97 consommateurs. Et ce en l'espace de trois jours à peine. Plusieurs d'entre eux ont même été hospitalisés pour un œdème pulmonaire (accumulation de liquide dans les poumons).
Jusqu'ici, les risques liés aux nanotechnologies étaient purement théoriques. De nombreuses expériences sont en cours dans les laboratoires pour tenter de déterminer si ces particules qui se mesurent à l'échelle du nanomètre (un milliardième de mètre) peuvent mettre en danger la santé des citoyens. Leur petite taille les rend en effet susceptibles de pénétrer profondément dans les poumons ou de traverser la barrière de la peau. Mais nul ne sait aujourd'hui en mesurer les conséquences.
Les intoxications observées en Allemagne constituent-elles la preuve qu'attendaient les militants «anti-nano», particulièrement actifs en Amérique du Nord? Pas si vite. Les experts réunis le 7 avril dernier par l'Institut fédéral allemand de l'évaluation du risque (BFR), à Berlin, ont refusé de se prononcer. Pour une raison simple: ils n'ont pu obtenir du fabricant Kleinmann ni la composition détaillée de l'aérosol ni la taille exacte des particules suspectées! L'enquête se poursuit donc. Pendant ce temps, les crèmes antirides et les écrans solaires à base de nanoparticules continuent à se vendre partout dans le monde, y compris en France... sans susciter de craintes particulières.
On pourra encore plus parler de « nano rikiki, mega mahousse costaud ».
Est-ce bien raisonnable docteur ?