accepter

Vous étiez Yvette pour certains, d'autres vous disaient "maman" et d'autres encore vous appelaient affectueusement "mamie".

Vous voilà donc partie sur ce grand chemin, vers cet ailleurs que vous seule maintenant connaîtrez; accompagnée dans ce voyage par ceux qui vous ont précédée. Et vous nous laissez là, non sans avoir auparavant déposé au fond de nos coeurs cette petite lumière qui vous illuminait.

Il ne nous reste plus qu'à... oui il ne nous reste plus qu'à accepter, accepter que ce dernier voyage se fasse sans nous, sans Vanda qui était de toutes vos promenades.

Et je laisserai le dernier mot à Marguerite Yourcenar, non pas le mot de la fin, mais plutôt celui de l'ouverture vers le souvenir:

Accepter que tel ou tel être que nous aimons soit mort

Accepter que tel ou tel être ne soit qu’un mort parmi des millions de morts

Accepter leur indépendance de morts, ne pas les enchaîner, pauvres ombres, à notre char de vivants

Accepter qu’ils soient morts avant leur temps, parce qu’il n’y a pas de temps

Accepter de les oublier, parce que l’oubli fait partie de l’ordre des choses

Accepter de s’en souvenir, puisqu’en secret la mémoire se cache au fond de l’oubli.

(Marguerite YOURCENAR)

Comments

[Betty]

Bonjour Alphoméga,


Merci pour ces tendres et réconfortants mots. Qu'ils nous aident à passer le cap, à accepter et qu'ils permettent à Mamy de voyager en paix... Betty

[Chris]

Je ne connaissais pas non plus ce texte, accepter, épreuve souvent difficile à surmonter...


Le montage photo est magnifique.


Merci pour ce billet.


Amitiés à vous

[cath.]

J'aime beaucoup cet au revoir. Je pense bien à Yvette, àvous. Je vous embrasse.

[Quichottine]

Envie de te dire merci...


 


Merci pour ce texte que je ne connaissais pas, qui dit pourtant ce que j'aurais dû entendre depuis bien longtemps.


 


Et puis, merci pour cette image, ce sourire, ces yeux qui disent leur joie de vivre, d'être, d'aimer.


 


Quel merveilleux visage, même à demi-caché.


 


Accepter d'être arbre dans nos souvenirs, d'être celui qui portait des racines, qui lançait vers le ciel comme des centaines de bras, ses branches... Accepter de savoir que tout est important,
que même la plus infime brindille a besoin de ces racines.


 


Un arbre, le lien entre le monde des vivants et l'autre, celui que l'on ne peut qu'imaginer, que rêver beau pour ceux qui ne sont plus.


 


Merci, Alphomega... et, dans le chagrin qui est le vôtre, je vous souhaite à tous deux de pouvoir conserver ce souvenir heureux d'une journée ensoleillée où "Yvette, Maman, Mamie" avait en un
sourire enluminé la Vie.


 


Je vous embrasse très fort.